• Je me suis baladée sur Facebook, et puis...

    Je suis tombée sur le profil d'une fille avec qui j'étais à l'école. Elle a réussi. Professionnellement parlant du moins. Rien n'était évoqué en dehors de son travail.

    Sur le coup, j'ai eu un pincement de jalousie.

    Et puis.

    Cette fille, au lycée, ne m'invitait à ses soirées que pour avoir quelqu'un de qui se moquer. Je n'ai jamais été naïve au point de ne pas m'en rendre compte. Seulement je laissais couler les moqueries, les piques et autres vacheries. Ca m'a permis de me sortir de ma mélasse d'adolescente introvertie. Grâce à cela, j'ai commencé à sortir, j'ai rencontré d'autres personnes, je suis un peu sortie de ma carapace. Paradoxalement, je me suis aussi un peu plus blindée contre la méchanceté facile des autres.

    Après nous sommes allées à la fac. Nous nous sommes encore vues quelques rares fois et nous avons chacune tracé nos routes. Elle a choisi de meilleurs chemins. Moi je n'ai pas fait les bonnes rencontres au bon moment. Je suis à chaque fois tombée un peu plus bas. Déjà mal dans ma peau, l'hyperphagie s'est imposée. Je n'ai alors plus réussi à m'en dépêtrer.

    Boulotte en primaire, au fil des années elle s'est embellie. C'était une garce mais elle était jolie et tout lui réussissait. Elle me paraît encore plus séduisante aujourd'hui. Moi, les coups bas et les claques à répétition ont eu raison de mes quelques atouts. Au fil des années, je me suis épaissie, jusqu'à être obèse aujourd'hui. Je n'ai pas encore vaincu mes démons.

    Elle voyage beaucoup pour sa boîte, qu'elle a montée il y a quelques années. D'après ce que j'ai compris, elle travaille avec de grands groupes. Elle fait beaucoup de choses, elle vit visiblement très confortablement, sa vie est un parfait exemple de réussite. Moi, je ne gagne pas grand chose (quoique que je ne sois pas non plus à plaindre, loin de là), je vis de bouts de chandelles, rares sont les mois où je n'approche pas dangereusement du 0 dès le 20. Je me débrouille comme je peux. Je n'ai pas les moyens de m'offrir des vacances, même en France. Quand j'arrive à partir 2 ou 3 jours l'été, c'est parce que j'ai été invitée ici ou là. Si je devais payer une location ou une chambre d'hôtel, je ne pourrais pas partir.

    Mais.

    Après la première pointe de jalousie, j'ai regardé un peu son profil. Et j'ai remarqué que pratiquement tous ses contacts sont issus de sa famille et de son milieu professionnel. On a l'impression qu'elle oublie de vivre.

    Finalement, je ne l'envie pas.

    Je n'aurai jamais une vie rêvée, palpitante et gratifiante (pas de la même manière du moins). Mais j'aime ma vie simple: j'ai peu d'amis mais ce sont des amis de longue date (la plupart sont des gens avec qui j'étais à l'école et avec qui on a, après, réappris à se connaitre) et fiables. Des amis sur qui je peux compter et qui peuvent m'appeler n'importe quand pour n'importe quoi.

    Et surtout, même si je regrette souvent d'avoir rencontré l'Ex, ma Petiote me donne tout le bonheur et la reconnaissance que je peux souhaiter. C'est un soleil dans nos vies.

    Et je crois que cette connaissance, qui étale sa réussite en veux-tu en voilà, ne soupçonne pas à quel point ces bonheurs simples peuvent être croustillants, comme ils peuvent être suffisants pour combler pleinement une vie. Point n'est besoin de courir après le bonheur, il suffit de se pencher pour ramasser à sa porte tout ce dont on a besoin.

      

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 13 Juin 2013 à 07:00
    Celia.vh

    Hello,

    Tu as bien raison une belle carrière ça doit être sympa mais l'amour que l'on porte a son enfant est une source de joie inégalable.

    Bises

    Célia

    2
    La Noiraude Profil de La Noiraude
    Jeudi 13 Juin 2013 à 10:12

    Ca c'est une certitude!

     

    Bises.

    3
    Jeudi 13 Juin 2013 à 15:02

    Comme dit le proverbe: quand on n'a pas ce qu'on aime, il faut aimer ce que l'on a...

    Mais oui, merci à nos enfants qui nous poussent à la vie.

    Bonne soirée

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    4
    Samedi 15 Juin 2013 à 17:48
    Cloudy1

    Beaucoup de similitudes dans nos parcours...

    Je me reconnais dans ce que tu écris du début à la fin. La jalousie face à d'anciennes copines qui semblent avoir réussi et le chemin de l'acceptation. Car il me semble au final que je suis exactement là où je dois être malgré les nombreux obstacles et difficultés qui ont parsemé mon chemin.

    Un beau message de partage, merci :)

    5
    La Noiraude Profil de La Noiraude
    Lundi 17 Juin 2013 à 09:11

    Des bises.

     

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